L’asthme allergique

L’asthme et ses principaux facteurs 

L’asthme est une maladie multifactorielle dont les causes n’ont à ce jour pas toutes été pleinement identifiées.

La communauté médicale reconnait toutefois que l’asthme résulte de l’association d’une prédisposition génétique et de plusieurs facteurs extérieurs, notamment :

• les allergènes présents à l’intérieur des habitations (notamment acariens, moisissures, animaux) et à l’extérieur (pollens par exemple) ;
• l’inhalation de substances polluantes, en particulier le tabac, les fumées, gaz d’échappement, bombes aérosols, peintures, etc… qui sont des aggravants avérés de l’allergie ;
• les virus : un simple rhume peut provoquer au bout de quelques jours d’évolution l’apparition d’une crise.

Ces facteurs interviennent en proportion variable. Ils peuvent aussi apparaître en même temps et se cumuler. Enfin, le facteur hormonal chez la femme, l’usage de certains médicaments, l’effort et le stress/l’anxiété peuvent aussi intervenir.

Le poids considérable du facteur allergique

Le rôle des allergies dans l’asthme a longtemps été un sujet controversé, quand il n’était pas tout simplement ignoré. Il est aujourd’hui avéré que l’asthme est une maladie d’origine allergique dans 80% des cas chez l’enfant et 50% des cas chez l’adulte.

On peut parler d’asthme allergique quand l’asthme est déclenché par l’exposition à un allergène saisonnier ou permanent. Pour mieux diagnostiquer et traiter l’asthme, il est donc essentiel de rechercher systématiquement un possible facteur allergique. Comprendre l’asthme, c’est donc aussi mieux comprendre l’allergie.

L’allergie est considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme la 4^ème maladie chronique dans le monde après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le sida. L’OMS estime qu’en 2050, la moitié de la population mondiale sera allergique.

Asthme et rhinite allergique : des pathologies liées 

La rhinite allergique est la manifestation la plus courante et la plus constante de l’allergie respiratoire. Elle se caractérise par la survenue régulière, en dehors d’épisodes de rhume ou de grippe, d’éternuements en salve, d’écoulement et d’obstruction nasale. De plus, des signes conjonctivaux, d’intensité variable, sont fréquemment associés : rougeur de l’œil, larmoiements, impression de sable dans les yeux… L’exposition à trois allergènes en particulier explique la majorité des cas de rhinite allergique : les acariens, les pollens et les poils de chats.

La fréquence de la rhinite allergique a été multipliée par quatre au cours des trois dernières décennies, affectant plus de 25% de la population générale en France. Cette affection pose une vraie question en matière de santé publique, du fait de sa fréquence et de son impact sur la qualité de vie.

Des études montrent que rhinite allergique et asthme allergique sont étroitement liés : près de la moitié des personnes atteintes d’allergies respiratoires souffrent de ces deux maladies. De même, de nombreuses personnes ayant une rhinite allergique deviennent par la suite asthmatiques.

Ce qu’il faut comprendre : les allergènes présents dans l’environnement entrent en contact avec les organes exposés :

• le contact des allergènes avec les yeux entraine de la conjonctivite
• le contact des allergènes avec le nez entraine de la rhinite
• le contact des allergènes avec les bronches entraine de l’asthme
• le contact des allergènes avec la peau entraîne de l’eczéma

Chaque organe a sa propre réactivité, ce qui explique que les symptômes sont variables selon les patients.

L’asthme allergique et l’allergie touchent-t-ils surtout les enfants trop protégés ?

De nombreux spécialistes s’appuient sur l’hypothèse hygiéniste pour traduire l’évolution des allergies : trop protégé pendant la petite enfance car trop rarement exposé à des agents pathogènes extérieurs, le système immunitaire de l’enfant se retournerait contre les protéines du quotidien. Ainsi, il a été démontré que la fréquence des maladies allergiques était moins importante chez les enfants qui vivent dans des familles nombreuses et développent davantage d’infections. En pratique, un nouveau-né soumis à un environnement moins aseptisé serait mieux protégé des maladies allergiques. Selon le même schéma, certaines études ont démontré un rôle protecteur du mode de vie « rural » (incluant des conditions particulières comme la proximité d’animaux ou un niveau d’hygiène inférieur), ou à l’inverse un risque accru lié à une trop grande médicalisation dès le plus jeune âge (comme une utilisation précoce d’antibiotiques).

Diagnostiquer le plus tôt possible

Contrairement aux idées reçues, il est possible d’établir un diagnostic de l’origine allergique de l’asthme dès les premiers mois de la vie. En effet, cette démarche est essentielle et permet de qualifier le caractère allergique de la maladie, d’identifier ses causes et de proposer une prise en charge adaptée. Par ailleurs, toute personne asthmatique adulte devrait aussi bénéficier de tests d’allergie. D’ailleurs, selon le Dr Marc Sapène, médecin pneumologue et président de l’association Asthme & Allergies,        « l’origine allergique d’une majorité des asthmes est une réalité médicale méconnue, ce qui induit des problèmes de diagnostic importants puis des choix de traitements pas toujours optimaux. Sur un plan médical, il est impensable en 2019, qu’on ne recherche pas systématiquement l’origine allergique de l’asthme alors que des traitements adaptés permettent de prendre en charge l’allergie et d’améliorer durablement la qualité de vie des patients ».