L’eczéma atopique persistant chez l’adulte est souvent source d’un grand découragement, de nombreux traitements ayant déjà été essayés, avec plus ou moins de succès. Après des années, les patients connaissent bien leur maladie et finissent par se traiter seuls, avec des résultats variables…
Chez l’adulte, la peau eczémateuse a tendance à être modifiée à la fois par l’eczéma et par le grattage qui peut être « féroce ». Alors que chez l’enfant, la guérison se fait en général sans cicatrices, l’eczéma de l’adulte laisse plus de traces visibles : la peau est épaissie et parfois rougie.
C’est alors qu’il faut reprendre courage…, ne pas perdre espoir, consulter pour reprendre l’histoire de cet eczéma et vérifier si toutes les recherches ont bien été effectuées, refaire le point pour évaluer les traitements, leur mode d’utilisation, les dosages, les durées, afin de corriger d’éventuelles erreurs qui peuvent aggraver ou entretenir les choses. Ainsi, il est utile de refaire le point sur l’environnement et éventuellement le bilan allergologique à la recherche de sensibilisation à des allergènes environnants (pollens, acariens, animaux) ou alimentaires. Mais il faut aussi envisager une éventuelle allergie de contact surajoutée.
L’eczéma de contact est une forme particulière d’eczéma. Il n’est pas atopique (c’est-à-dire qu’il n’est pas lié à un terrain allergique particulier) mais il est provoqué par le contact sur la peau d’une substance à laquelle elle devient allergique. Par exemple, un parfum, un conservateur contenu dans un cosmétique, des composants de vêtements ou d’accessoires portés à même la peau.
Les personnes atopiques dont la peau est plus vulnérable ont plus de risque de développer des allergies de contact. En effet, cela s’explique par une plus grande pénétration des substances car leur barrière cutanée est moins efficace et protectrice. Toutefois, il faut souligner qu’il est tout à fait possible de déclencher une allergie de contact sans aucun terrain atopique.
En pratique, on fait le diagnostic en pratiquant des tests « épicutanés » ou « patch-tests ». On applique sur la peau du dos pendant 48 heures des échantillons des produits suspects, placés sous de petits timbres. Si un test est positif, on le sait à la lecture du résultat après 2 ou 3 jours ; ensuite, le produit devra être définitivement écarté.
L’éviction des produits responsables en cas d’allergie permet alors une amélioration sensible. Le contrôle de l’environnement et la prise en charge d’éventuelles allergies respiratoires ou alimentaires peuvent également être nécessaires.
À noter : le marketing autour du bio et du naturel fait une importante promotion des produits dits naturels proposés pour les soins de peau.
La mention « sans parabens » est un argument mis en avant pour promouvoir les produits. Les parabens ont été retirés par principe de précaution en raison du risque des « perturbateurs endocriniens » et ont été remplacés dans de très nombreux cosmétiques et produits ménagers par d’autres conservateurs (les conservateurs étant indispensables sous peine de voir les produits très rapidement contaminés par des germes ou moisissures).
Parmi les remplaçants des parabens, est apparue la méthylisothiazolinone, responsable de très nombreuses allergies de contact. L’absence de parabens ne suffit donc pas pour que le produit soit sans danger… La nature est par ailleurs grande pourvoyeuse d’allergènes : la majorité des allergènes respiratoires, alimentaires et de contact étant des substances naturelles…
Pour le reste, l’objectif est de lutter contre la sécheresse de la peau, l’inflammation et les éventuelles infections. La prise en charge de l’aspect psychologique de l’eczéma, de son éventuel retentissement sur la vie sociale et la recherche des facteurs psychologiques, éventuellement déclenchants, ne doivent pas être négligées.
Les traitements sont le plus souvent constitués par les émollients, les dermocorticoïdes dont le mode d’utilisation fait parfois toute la différence. En effet, un corticoïde peut être moins efficace si l’excipient ne convient pas, ou parce que le rythme des applications n’est pas le bon, ou encore parce que la dose utilisée n’est pas adaptée. Cela vaut donc la peine de refaire le point sur ce traitement avec votre médecin. D’autres thérapeutiques peuvent apporter une aide : la photothérapie, les traitements modulant le système immunitaire dans les cas les plus résistants, bien sûr sous la surveillance de dermatologues.
Pour en savoir plus : http://www.therapeutique-dermatologique.org/spip.php?article1068#paragraphe-8
Soutenez notre action
Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
En adhérant à l’Association Asthme & Allergies, vous montrez votre intérêt et votre attachement aux valeurs que nous défendons.